8 mm Lebel Eclaté Vidéo
Fusil Automatique Modèle 1917

Fusil Automatique Modèle 1917

Fusil Automatique Modèle 1917
www.eSIStoire.com

Caractéristiques:

Calibre: 8 mm.
Munition: 8 x 50 R.
Longueur totale: 1,330 m.
Longueur avec baïonnette: 1,850 m.
Longueur du canon: 0,800 m.
Poids vide: 5,270 kg.
Poids chargé: 5,910 kg avec baïonnette.
Capacité du magasin: 5 cartouches.
Pays: France.

Généralités:
Dès la fin du XIXème siècle, des essais avaient eu lieu en France en vue d'équiper l'Armée d'une arme à chargement automatique. Plusieurs prototypes avaient été réalisés et certains d'entre eux furent mis à l'essai dans le corps de troupe. En 1905, un programme spécifique est défini, et en 1913, on s'apprête à adopter le fusil Meunier A-6 qui tire une cartouche à gorge de 7 x 59. L'imminence d'un conflit fait avorter le projet.

Fabriqué à 1000 exemplaires, le Meunier fut rapidement retiré du service en raison de sa fragilité et de la difficulté de l'approvisionnement en cartouches spéciales de 7 mm . L'idée du colonel Chauchat fut de transformer tout ou partie de l'énorme stock de fusils Lebel 1886-93 en fusils automatiques. L'idée était séduisante, le Lebel était une arme périmée dont le mécanisme de répétition démodé n'offrait pas toutes les garanties de fiabilité que le soldat était en droit d'attendre d'un fusil moderne. Mais son tube-magasin logé dans le fût permettait, par une modification simple, de loger le piston et le ressort-récupérateur d'une arme semi-automatique à emprunt des gaz. Il restait à échanger le verrou par un système de culasse à fermeture rectiligne que l'on pourrait emprunter à la carabine d'essai STA n° 4 de 1903, et à adapter un magasin vertical du type Mannlicher analogue à celui du fusil 07-15 M.16 et acceptant le même chargeur de 5 cartouches. Ainsi, avec un minimum de transformations et en utilisant des pièces provenant de fusils existants, on accroîtrait considérablement l'efficacité du vieux Lebel dont personne ne voulait plus.

La réalisation ne fut pas si simple; et, en fait de transformation, on en vint, à créer une arme nouvelle. Les seules pièces récupérées furent le canon et sa baïonnette, le bois et les garnitures. La production fut confiée à la Manufacture nationale de Saint-Etienne, les premiers exemplaires sortirent en avril 1917, et au début de l'été de la même année, la production atteignit 10 000 fusils, puis 50 000 en février 1918; à la fin de septembre 1918, le nombre d'arme modèle 1917 s'éleva à 85 333. La plupart de ces armes furent distribuées aux soldats réputés bon tireur. Bientôt, ce fut la déception, les armes nouvelles s'enrayaient sans cesse et les pièces cassaient; d'autre part, le fusil était trop long et trop lourd. Dès les premières semaines, les retour au dépôt ou à l'armurerie furent nombreux. Les techniciens se penchaient sur les pièces cassées et les rapports d'incidents de tir pour tenter de les corriger; à chaque modification nouvelle, l'arme était renvoyée sur le front et lors d'un prochain retour en révision, on éliminait une autre faiblesse.

Petit à petit le nouveau fusil prenait forme avec une réduction considérable de sa longueur et de son poids, mais en quantité moindre. L'armistice arriva alors que l'on mettait la dernière main à une arme dont on avait réussi à éliminer la plus grande partie des défauts responsables des incidents de tir des premiers modèles. Ce modèle fut baptisé Fusil à rechargement automatique modèle 1918.

Fabrication:
La production était répartie entre plusieurs manufactures spécialisées dans la production des armes légères:

- la Manufacture Nationale d'Armes de Tulles réalisait la boîte de culasse, les canons et les pontets,
- la Manufacture Nationale d'Armes de Châtellerault confectionnait la platine,
- La Manufacture Nationale d'Armes de Saint-Etienne fabriquait l'ensemble mobile, le piston, le cylindre à gaz, la monture et également des canons,
- La Manufacture d'Armes de Paris (établissement privé) fournissait la bielle, le système élévateur et le carter.

Le montage de tous ces éléments était réalisé à Saint-Etienne, mais quelques armes, environ 100, furent montées à Châtellerault. La production en série allait ce poursuivre pendant dix-sept mois, et au 30 septembre 1918, 85 333 exemplaires avaient été fabriqués.

Description:
La crosse est celle du Lebel 1886-93 légèrement modifiée, elle est fixée au bâti par deux vis à métaux. La platine comprend le pontet et la détente-gâchette montée sur un axe. Le marteau de percussion est fixé sur une chape à l'avant de la platine. Le ressort en fil d'acier est commun à la détente-gâchette et au marteau.

La carcasse est tubulaire en partie haute et elle comporte deux flasques en partie basse. Elle est obturée par un bouchon moleté à vis muni d'un arrêt de ressort. Les mortaises de verrouillage de la culasse mobile sont usinées à l'avant et à l'intérieur de la partie tubulaire. Sur la face latérale droite, on trouve un arrêtoir qui permet d'immobiliser l'ensemble mobile en position arrière par accrochage du talon de la bielle. Ce dispositif, assez rustique sur les premières armes, a été modifié par la suite. Le levier de sûreté se trouve sur la face gauche. Poussé vers la l'avant S, il bloque le chien, et vers l'arrière F, rend le tir possible.

La culasse mobile cylindrique se compose de deux éléments:

- une pièce de manoeuvre rendue solidaire de la bielle par le levier d'armement,
- une tête mobile portant à l'avant deux séries de trois tenons placés en vis-à-vis. A l'arrière, deux tenons coulissant dans deux rampes hélicoïdales de la pièce de manoeuvre assurent la rotation de la tête mobile. On y trouve l'extracteur et le passage du percuteur.

Le canon est celui du fusil Berthier 1916 car le canon du fusil Lebel n'était plus fabriqué au moment où le fusil Modèle 1917 a été mis en production. Il est alésé au calibre de 8 mm et comporte 4 rayures à gauche au pas de 240 mm. A 140 mm de la bouche, on aménage un évent pour la prise de gaz, muni d'une vis de réglage. Le cylindre à gaz est placé sous le canon. Le piston est prolongé par une bielle qui fait saillie à partir de la grenadière et coulisse sur la face latérale droite du bois. Cette bielle se prolonge par un volet qui obture la fenêtre d'éjection.

Les organes de visée sont ceux du fusil Berthier 1916, avec un guidon triangulaire sur embase et une hausse à gradins (400 à 800 m) et planchette (900 à 2 400 m). Certaines armes sont munies de pastilles phosphorescentes sur le guidon et le cran de mire pour le tir de nuit.

La partie avant de la monture est constituée du fût, maintenu par une grenadière à anneau et par un embouchoir muni d'un quillon droit à tête de rivet, et du garde-main qui recouvre le canon entre la partie située devant la hausse et l'embouchoir.

Le magasin est alimenté par un chargeur de type Mannlicher. Ce chargeur n'est pas interchangeable avec celui du Modèle 1916 car il est à fond plat et ne comporte pas de dispositif d'accrochage. Le mécanisme d'alimentation est formé par un élévateur, deux biellettes et une came. Ces éléments sont sollicités vers le haut par un tube-poussoir qui s'appuie sur le piston. Un carter en tôle emboutie protège le chargeur et le mécanisme d'alimentation. Ce carter s'ouvre d'arrière en avant, la fermeture est assurée par un petit ressort à lame placé à l'arrière.

Marquages:
Sur la face gauche de la boîte de culasse, on trouve:

MAT MLE 1917



ou

MA S 1918 MLE 1917

Les différents modèles:
On distingue plusieurs variantes du FA 17:

- une première version caractérisée par un levier d'arrêtoir de culasse en deux parties,
- une deuxième version avec une simplification du levier d'arrêtoir qui ne comporte plus qu'une seule pièce,
- la troisième variante permet de désolidariser la culasse mobile de la bielle sans aucun démontage ce qui entraine la disparition du levier d'arrêtoir.

Ces trois premières versions sont caractéristiques du modèle dit long car il existe un modèle court

Evolution:
Fusil Automatique Modèle 1917 Court


Caractéristiques:
Calibre: 8 mm.
Munition: 8 x 50 R.
Longueur totale: 1,110 m.
Longueur avec baïonnette: 1,640 m.
Longueur du canon: 0,580 m.
Poids vide: 4,700 kg.
Poids chargé: 5,390 kg avec baïonnette.
Capacité du magasin: 5 cartouches.
Pays: France.

Généralités:
Egalement appelé mousqueton Modèle 1917, celui-ci ne diffère du modèle ci-dessus que par sa longueur qui a été sensiblement diminuée de façon à offrir au combattant une arme plus maniable. La hausse est inchangée, l'embouchoir est plus large et son quillon dépourvu de boule, est recourbé.

Ce modèle n'a pas dépassé le stade expérimental et, il n'en a été fabriqué qu'un tout petit nombre.

Origine des photos ci-dessous: www.eSIStoire.com